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[Vidéo] Essai tracteur Deutz-Fahr 8280 - D. Lenourichel : « Une adhérence au top et beaucoup de possibilités de réglage »

Dimitri Lenourichel s'est prêté au jeu de l'agriessayeur pour vérifier si les atouts du dernier né des tracteurs Deutz-Fahr, le 8280 TTV, remplit ses missions sur son exploitation agricole. Un molosse de 287 ch, équipé d'une transmission à variation continue dernier cri, et capable de passer de 0 à 60 km/h en quelques secondes. Confort, visibilité, adhérence, puissance, ergonomie, intuitivité... l'agriculteur à passé la machine au peigne fin. Verdict après une semaine aux commandes.

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Dimitri Lenourichel est éleveur laitier dans le Calvados, où il cultive également 260 ha à Formigny-la-bataille. C'est son frère qui l'avait inscrit pour devenir agriessayeur directement sur le site internet. Autant dire qu'il a été surpris de l'appel de la rédaction, qui lui a aussitôt proposé d'essayer le dernier-né de la gamme tracteurs Deutz-Fahr, le 8280 TTV.

L'agriculteur a aussitôt confirmé son intérêt pour l'expérience et après quelques vérifications, le rendez-vous est pris. Le constructeur a livré l'engin directement à la ferme et la première réaction de l'exploitant ne s'est pas faite attendre. « C'est une grosse bête, son gabarit est impressionnant. Les passants risquent de changer de trottoir en voyant le bolide arriver ! Encore faudra t-il qu'ils aient le temps de le voir car à plus de 60 km/h, autant dire que ça déménage ! Mieux vaut garder les mains sur le volant et rester bien concentré. À noter que le poids important de l'engin lui donne une bonne assise sur la route. Il n'est pas facile à déloger de sa trajectoire, cependant, je ne le laisserais pas entre les mains de n'importe qui », s'exclame le producteur.

Plus de 60 km/h grâce à la transmission TTV SDF T7780

La transmission TTV, la boîte à variation continue chez Deutz-Fahr, est la seule disponible sur la série 8. En outre, les ingénieurs de la marque installent la dernière version fabriquée, baptisée SDF T7780. Sa particularité : elle bénéficie de plusieurs gammes avec une unité d'embrayage et deux unités hydrostatiques. Une sorte de transmission composite, qui gère mieux la puissance et la capacité de traction.

« Idem en termes d'accélération, ça pousse. Il suffit de quelques secondes pour passer de 0 à 60 km/h ! À cette allure, mieux vaut rester concentré sur la route pour ne pas finir au fossé ! Pas question d'envoyer des SMS en roulant », précise le fermier. Côté décélération, le système est progressif et réagit vite aux variations de charge pour ne pas générer d'à-coups. L'objectif est de garantir la souplesse et le confort à l'opérateur.

Lors de l'essai, l'adhérence du tracteur a pu être mise en évidence et sur ce point de vue, l'avis de l'agriessayeur est sans appel. « Certes, le gabarit impressionne mais il s'efface vite une fois dans la parcelle. Je l'ai utilisé pour déchaumer avec mon outil à dents Bonnel de 5 m de large, en terrain non travaillé, à 30 cm de profondeur. Pas de quoi calmer la bête ! On sent que les 287 ch sont bien sous le capot », rassure l'exploitant. Selon lui, « le plus bluffant, c'est question adhérence. Le tracteur est littéralement scotché au sol. Le moteur avale la charge, la boîte à variation continue gère plutôt bien et surtout, jamais le molosse ne patine. Faut dire qu'il est lourd, d'autant plus qu'il est équipé de masses dans les roues arrière, de plus d'une tonne chacune. Aussitôt, je comprends pourquoi le gabarit du tracteur est impressionnant  au premier coup d'œil, au travail, cela trouve tout son sens ! », raconte le jeune éleveur.

Grand confort grâce au pont avant suspendu intelligent

Sous le hangar, la benne Transpace 8000/27 à trois essieux de Joskin faisait de l'œil au tracteur. Impossible d'atteler le système de guidage forcé des essieux sur le tracteur pour l'essayer alors, pour le plaisir des yeux, l'agriculteur décide d'accrocher la benne achetée il y a quelques semaines aux enchères. « Dommage, car sillonner les routes normandes avec un pareil convoi et travailler à l'ensilage d'herbe m'aurait permis de vérifier si le confort est à la hauteur des arguments de la marque ! Ce dont je ne doute pas vue l'efficacité du pont avant suspendu, piloté via le dispositif "intelligent". Trois modes permettent d'adapter en permanence la souplesse du système, pour éviter que l'avant du tracteur ne cabre ou plonge dès que le conducteur freine.

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Côté cabine, rien à dire. La version MaxiVision 2 est indépendante du moteur, ce qui évite les remontées de vibrations, de bruit et de chaleur dans l'habitacle. « Là aussi, vue le gabarit, il faut souligner la visibilité depuis le siège du conducteur. Seul bémol, difficile d'atteler un équipement sur le piton. Je n'y vois rien alors un rétroviseur installé sur la vitre arrière aiderait sans doute à manœuvrer plus facilement seul ! » , souligne t-il encore.

Et de revenir sur le terminal iMonitor, l'écran qui gère toutes les fonctions du tracteur. « Je ne suis pas habitué à l'environnement Deutz-Fahr, sans doute ce qui complique la prise en main. Un laps de temps est donc indispensable pour apprivoiser l'engin. Y compris la formation à l'achat du tracteur, faute de quoi il serait difficile de bien utiliser l'engin, qui manque sans doute d'intuitivité. Beaucoup de menus, beaucoup de fonctions  paramétrables... les tracteurs deviennent super techniques ! », regrette l'homme, préférant davantage de simplicité pour naviguer dans son système.

Sifflement important en cabine lié au bi-turbo

Autre point souligné par l'agriculteur, la sonorité en cabine. « Quand le moteur sort le grand jeu, il siffle de façon importante ! », remarque Dimitri. Sans doute le bruit du bi-turbo qui dope le bloc de 6,1 l de cylindrée. Résultat : le son rappelle que la puissance est bien là, mais à la longue, c'est fatiguant ! « Je retrouve la sonorité de mon tracteur actuel, un modèle plus ancien. C'est dommage pour un tracteur de dernière génération, qui pour le reste, affiche clairement sa finition haut de gamme », conclut l'éleveur.